Bibliothque communale


 médersa de Jijel

Exposition

Histoire de la Médarsa de Jijel
(1933-1962)


La médersa de Jijel a été fondée en Mai 1933 et agréée le 20 Juin 1933. L’Association dénommée «MédarsetEl Hayet»avait pour but de faciliter l’enseignement de la langue arabe, de la théologie, du droit musulman et aider à l’éducation morale et religieuse et à l’évolution des Musulmans. Le premier siège social, avant la construction de la mythique Médersat, se trouvait à l’angle des rue Picardie (Larbi Ben M’Hdi actuellement) et Leroux (20 Aout 1955. Le premier président de l’association a été KhellafAbdelhafid dit Messaoud (1897-1973). La naissance de l’association a été accueillie avec enthousiasme par la population locale si bien qu’en 1937, le nombre d’élèves s’élevait à 46. L’élan de cette école musulmane dirigée par le cheikh Mohamed Tahar Sahli (1904-1990) qui a côtoyé le Cheikh Benbadis et l’association des Ouléma. L’association a été tout de même suivie par les renseignements généraux et c’est ainsi que dès le mois de décembre 1933, le commissaire de police de Djidjelli (Jijel) écrit un rapport dans lequel ont peut lire que « contrairement au règlement sur l’enseignement privé des indigènes, le local affecté à cette école servait de lieu de réunions publiques » ou encore cette lettre du maire daté du 9 juin 1934 dans laquelle M. Lochard expliquait au sous-préfet que « le but véritable poursuivi par l’association Médarset El Hayet est certainement politique, mais comme les dirigeants cachent soigneusement leurs intentions, et on une attitude correcte, que d’autre part leur réunion ne causent aucun trouble, je suis d’avis de tolérer avec une surveillance attentive ».

Après l’acquisition d’un terrain (actuel musée construit dans la cour de l’ex médersa) en 1937, la construction a démarré après une quête pour rassembler les moyens financiers nécessaires. Le cheikh Abdelhamid Benbadis assiste en personne à la pose de la première pierre en 1939. Les travaux sont achevés en février 1940. L’école comporte deux classes. La construction d’une troisième classe est décidée par la suite. Lors du débarquement des troupes anglo-américaines le 8 mai 1942, le local fut réquisitionné. En 1944, l’assemblée générale de l’association « MédarsetEl Hayet » installe un nouveau conseil d’administration est Nibouhce Mohamed dit Messali (1901-1953) fut nommé comme président et le Chahid Mohamed Boumaza secrétaire général. Suite aux événements du 8 mai 1945, la Médersa est fermée le 25 mai par les autorités coloniales et ses documents saisis. La reprise des activités n’interviendra qu’au lendemain de l’amnistie de 1946 et le nombre d’élèves inscrits atteint les 650. Le 3 octobre 1948, KhellafBelkacem (1902-1981) est nommé président de l’association par un nouveau conseil d’administration, jusqu’à l’indépendance du pays. En 1955 et suite au succès de la école «indigène», une seconde école est lancée dans un terrain séparé de la première médersa juste par la route. Cheikh Mohamed Tahar Sahli intercède auprès de Cheikh Bachir Ibrahimi pour lancer une quête au profit de cette extension de la médersa. Le premier à se manifester fut Fergani Mahfoud, grand industriel de la ville et néanmoins membre de l’association qui a contribué, avec des moyens financiers, à la concrétisation de ce projet.

En 1956, l’armée coloniale investit les lieux pour en faire un centre d’interrogatoire et de torture jusqu’à l’indépendance du pays. L’aventure de la medersa, qui a commencé en 1933 avec 46 élèves, a atteint 1.700 écoliers à l’indépendance, dont le regretté Mohamed-SeddikBenyahia, ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Abderkane ancien ministre de la santé et Yacine Fergani ancien ministre des postes et télécommunications.

De nombreux enseignants se sont succédé dans ladite école parmi eux : Cheikh Mohamed Tahar Sahli, Khelfaoui Ferhat, Ahmed Zouzou, Salah Noughezal, Abdelhak Abdelmadjid, Ammar Mezreg, Mustapha Abada, Abdelkader Tebibel, El-Hachemi Ben sid, Ahmed Bourezag, Omar Bedouhane, Allaoua Affer, Mohamed Chaib, Mahmoud Boukhebza, Houria Sefriou, Amina Lahmar, Rachida Chettab, Fadila Affane, Amina Amiri, Fatiha Boubidi, ZoulikhaAliane, Alima Younsi, Saida Chettab, Joumana Bouchlagham, Nafila Nekhoul.

Par Djamal Eddine Hadji Source : - L’histoire illustrée et commentée de la médersat El-Hayat (1933-1962) de Abderrahim Sekfali - Cheikh Mohamed Tahar Sahli «Un éducateur de plusieurs générations» de Belkacem Chetaibi - Quotidien El Moudjahid - Quotidien El watan

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